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MARE VOSTRUM





Mohammed fixait l’horizon avec confiance. Le moteur vrombissant du hors-bord fendait une houle rĂ©calcitrante. L'ambiance Ă  bord Ă©tait bon enfant, et les smartphones diffusaient des musiques orientales faisant gesticuler les passagers sous l’Ɠil indiffĂ©rent des passeurs. L'Europe Ă©tait Ă  leur portĂ©e. La mer rĂ©sistait cependant Ă  l'assaut de ce renfort impromptu d’ingĂ©nieurs et de poĂštes qui faisaient tant dĂ©faut au Vieux Continent. D’une puissante secousse, elle engloutit le bateau de fortune. Une nuĂ©e de gilets orange se battait contre les vagues, attirant le regard de ces belles Ăąmes qui maraudent en mer sur leur arche de noyĂ©s. Le Mare Vostrum mis le cap vers sa moisson du jour, fier d’offrir Ă  l’Occident les artisans de son renouveau.

Les migrants, soixante-douze hommes, une femme et trois enfants, survĂ©curent Ă  la noyade. Tous avaient quittĂ© le Maghreb ou l’Afrique Noire, mais trĂšs peu fuyaient la guerre. Une fois Ă  bord, on leur offrit des boissons chaudes ainsi qu’une collation qu’un petit groupe refusa pour des motifs religieux. Les mĂ©dias, Ă©galement embarquĂ©s sur le Mare Vostrum, s’approchĂšrent de la seule femme Ă  bord. Elle suscitait cette Ă©motion qui justifierait, aux yeux du public, la raison d’ĂȘtre de cette ONG financĂ©e par sa gĂ©nĂ©rositĂ©.

Des salariĂ©s de l’ONG prirent le relais. Des femmes blanches Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© factice chantaient les louanges de l'Homo Migratus, leur promettant tout ce qui appartenait Ă  autrui. Elles s’émerveillaient de la bienveillance supposĂ©e de ces hommes dont elles ignoraient tout. Sous le regard incrĂ©dule des clandestins, elles se mirent Ă  chanter des comptines supposĂ©ment africaines, au rythme enjouĂ© des djembĂ©s sur lesquels frappaient d’autres renĂ©gats de l’Occident. Les dreadlocks crasseuses, les sarouels criards de ces marginales suscitaient de la pitiĂ© chez ces Africains fraĂźchement secourus. Ils convoitaient l’Europe, mais se retrouvaient en face d’une pĂąle caricature de tout ce qu’ils avaient quittĂ©. Leur timide reconnaissance s’effritait, dĂ©jĂ , sous l’insistance de la dĂ©fiance et du mĂ©pris.

Ils offraient des ours en peluche Ă  des mineurs de trente-cinq ans, couvraient de sourires bĂ©ats des hommes dont ils ne savaient rien, mais qui devenaient d’autoritĂ©, sous le regard de ces passeurs de faux espoirs, des RĂ©fugiĂ©s Ă  qui l’Occident devait l’asile et le respect. Le temps d’une traversĂ©e, ces hĂŽtes autoproclamĂ©s infantilisaient, dans une ambiance exagĂ©rĂ©ment bienveillante, ces jeunes hommes qui, bientĂŽt, habiteraient dĂ©finitivement nos campagnes. L’un d’eux gratifia l'Occidentale d’un sourire reconnaissant puis se dirigea, Ă  l'abri des regards, vers la proue du bateau. Il Ă©tait seul dĂ©sormais, Ă  l’écart du groupe. Alors qu’il aperçut les cĂŽtes grecques, ciselĂ©es par la Mare Nostrum, un vent mĂ©fiant frappa son visage.

Le poing levĂ© vers la Qibla, dans le tumulte des vagues qui cognaient contre la coque, Mohammed fixait l'horizon avec certitude, hurlant vers l’Occident ce funeste prĂ©sage : Allāhu ÊŸAkbar !



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Mohammed fixait l’horizon avec confiance. Le moteur vrombissant du hors-bord fendait une houle rĂ©calcitrante. L'ambiance Ă  bord Ă©tait bon enfant, et les smartphones diffusaient des musiques orientales faisant gesticuler les passagers sous l’Ɠil indiffĂ©rent des passeurs. L'Europe Ă©tait Ă  leur portĂ©e. La mer rĂ©sistait cependant Ă  l'assaut de ce renfort impromptu d’ingĂ©nieurs et de poĂštes qui faisaient tant dĂ©faut au Vieux Continent. D’une puissante secousse, elle engloutit le bateau de fortune. Une nuĂ©e de gilets orange se battait contre les vagues, attirant le regard de ces belles Ăąmes qui maraudent en mer sur leur arche de noyĂ©s. Le Mare Vostrum mis le cap vers sa moisson du jour, fier d’offrir Ă  l’Occident les artisans de son renouveau.

Les migrants, soixante-douze hommes, une femme et trois enfants, survĂ©curent Ă  la noyade. Tous avaient quittĂ© le Maghreb ou l’Afrique Noire, mais trĂšs peu fuyaient la guerre. Une fois Ă  bord, on leur offrit des boissons chaudes ainsi qu’une collation qu’un petit groupe refusa pour des motifs religieux. Les mĂ©dias, Ă©galement embarquĂ©s sur le Mare Vostrum, s’approchĂšrent de la seule femme Ă  bord. Elle suscitait cette Ă©motion qui justifierait, aux yeux du public, la raison d’ĂȘtre de cette ONG financĂ©e par sa gĂ©nĂ©rositĂ©.

Des salariĂ©s de l’ONG prirent le relais. Des femmes blanches Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© factice chantaient les louanges de l'Homo Migratus, leur promettant tout ce qui appartenait Ă  autrui. Elles s’émerveillaient de la bienveillance supposĂ©e de ces hommes dont elles ignoraient tout. Sous le regard incrĂ©dule des clandestins, elles se mirent Ă  chanter des comptines supposĂ©ment africaines, au rythme enjouĂ© des djembĂ©s sur lesquels frappaient d’autres renĂ©gats de l’Occident. Les dreadlocks crasseuses, les sarouels criards de ces marginales suscitaient de la pitiĂ© chez ces Africains fraĂźchement secourus. Ils convoitaient l’Europe, mais se retrouvaient en face d’une pĂąle caricature de tout ce qu’ils avaient quittĂ©. Leur timide reconnaissance s’effritait, dĂ©jĂ , sous l’insistance de la dĂ©fiance et du mĂ©pris.

Ils offraient des ours en peluche Ă  des mineurs de trente-cinq ans, couvraient de sourires bĂ©ats des hommes dont ils ne savaient rien, mais qui devenaient d’autoritĂ©, sous le regard de ces passeurs de faux espoirs, des RĂ©fugiĂ©s Ă  qui l’Occident devait l’asile et le respect. Le temps d’une traversĂ©e, ces hĂŽtes autoproclamĂ©s infantilisaient, dans une ambiance exagĂ©rĂ©ment bienveillante, ces jeunes hommes qui, bientĂŽt, habiteraient dĂ©finitivement nos campagnes. L’un d’eux gratifia l'Occidentale d’un sourire reconnaissant puis se dirigea, Ă  l'abri des regards, vers la proue du bateau. Il Ă©tait seul dĂ©sormais, Ă  l’écart du groupe. Alors qu’il aperçut les cĂŽtes grecques, ciselĂ©es par la Mare Nostrum, un vent mĂ©fiant frappa son visage.

Le poing levĂ© vers la Qibla, dans le tumulte des vagues qui cognaient contre la coque, Mohammed fixait l'horizon avec certitude, hurlant vers l’Occident ce funeste prĂ©sage : Allāhu ÊŸAkbar !

BY đŸ”„đŸ‡«đŸ‡· GrĂ©gory Roose

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He said that since his platform does not have the capacity to check all channels, it may restrict some in Russia and Ukraine "for the duration of the conflict," but then reversed course hours later after many users complained that Telegram was an important source of information. "He has to start being more proactive and to find a real solution to this situation, not stay in standby without interfering. It's a very irresponsible position from the owner of Telegram," she said. 'Wild West' Oleksandra Matviichuk, a Kyiv-based lawyer and head of the Center for Civil Liberties, called Durov’s position "very weak," and urged concrete improvements. On February 27th, Durov posted that Channels were becoming a source of unverified information and that the company lacks the ability to check on their veracity. He urged users to be mistrustful of the things shared on Channels, and initially threatened to block the feature in the countries involved for the length of the war, saying that he didn’t want Telegram to be used to aggravate conflict or incite ethnic hatred. He did, however, walk back this plan when it became clear that they had also become a vital communications tool for Ukrainian officials and citizens to help coordinate their resistance and evacuations.
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