"Penser Heidegger avec Giorgio Locchi

Heidegger passe, à raison, pour un des penseurs les plus complexes de la tradition allemande, son langage hermétique et obscur ayant de quoi effrayer tout lecteur non rompu à la discipline philosophique. Ce faisant, son œuvre semble réservée au petit monde académique et n'en sort généralement qu'à l'occasion de polémiques du plus bas niveau journalistique. Là où le grand public n'entend habituellement parler de lui qu'au sujet de ses « compromissions » politiques, le monde universitaire, à l'inverse, se livre le plus souvent à une lecture outrageusement intellectualisante et absconse afin de rendre cette pensée acceptable ou inoffensive pour l'idéologie dominante.
Tout autre est l'interprétation à laquelle s'est livrée Giorgio Locchi, auteur de Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste. Après avoir exposé ses réflexions sur la « tendance surhumaniste », le philosophe romain a affiné ses réflexions à partir d'une méditation sur Heidegger, en qui il reconnaissait le troisième grand mur porteur de cette tendance historique née avec Wagner et Nietzsche. Loin d'être une figure marginale de ce courant intellectuel, Locchi voit même dans l'œuvre de Heidegger l'acmé de la Révolution conservatrice allemande, le lieu où il faut chercher « les impulsions les plus fécondes d'une pensée visant à redonner vigueur à cette vision du monde de l'histoire qui, à la première époque de notre siècle, a tenté d'offrir à l'Europe un autre destin ». (…)

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𝐄𝐍 ✦ | A en croire la cléricature universitaire, le racisme antiblanc n'existerait pas car il ne serait pas "systémique". Réalité ou fantasme ? Dans cette nouvelle vidéo, je reçois François Bousquet, auteur d'un livre-enquête qui s'attache à démonter les mécanismes idéologiques et les silences médiatiques qui entourent cette réalité. Un échange franc et amical dans lequel nous revenons sur ce sujet important.

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Longtemps objet d’indifférence ou de condescendance, la campagne revient aujourd’hui au centre des discours, des préoccupations et des luttes. Mais que subsiste-t-il au juste derrière les idéalisations bucoliques et les politiques d’affichage ? Que peut-on sauver de ce monde rural qui a façonné la France ? Peut-être faudrait-il d’abord commencer par bannir la novlangue technocratique qui a transformé les campagnes en « territoires » et justifié l’abandon des paysages, des savoir-faire et des cultures paysannes, au nom de la rentabilité, de l’aménagement du territoire et de la métropolisation. Et constater que tout n’a pas disparu. Demeurent une mémoire, une fidélité, des figures, des gestes simples, des pratiques populaires que l’idéologie contemporaine s’emploie à effacer : la chasse par exemple, qui fut jusqu’à récemment un rite, une école du sauvage et une pédagogie de la limite. Son effacement signe la disparition d’un rapport charnel à la nature, remplacé par la consommation d’animaux hors-sol et la bureaucratie écologique, visible dans l’œuvre de Charles Stépanoff et de Jacques Terpant. Alors, que rebâtir sur ces ruines ? Que transmettre ? Comment retrouver le goût de la terre, du local, du commun ? Les chemins pour sauver nos campagnes sont multiples, mais il faut d’abord cesser de les regarder comme un décor ou un héritage défunt. Il faut les habiter de nouveau, en pensée et en actes, aussi difficile que puisse être parfois ce « retour à la terre ».